Les fondamentaux (spécial débutants autodidactes)

Publié le par JFC

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Le roller a l’air facile de prime abord, mais il cache bien son jeu dès lors qu’on veut progresser. C’est moins une question d’imitation ou de répétition, qu’un réglage intime permanent à la recherche du meilleur couple « sensations-rendement ». Pour ce qui est des techniques de base, la rigueur prévaudra toujours sur l’instinctif…


Voici donc une mini-liste de points à conserver à l’esprit pour améliorer son patinage (ou le retrouver quand rien ne va plus), quitte à s’obliger (voire souffrir) les premiers temps. Le but étant de ne pas prendre de mauvaises et irrémédiables habitudes, lesquelles vous handicaperont par la suite (et vous feront renoncer au final), ce qui serait franchement dommage.


- contrairement aux idées reçues, aux apparences, le roller n'est pas un équilibre central avec des lancers de jambe latéraux qui font avancer, mais une bascule alternative et résonante sur un appui de haut en bas (comme on monte un escalier) où fluidité et précision des gestes sont les maîtres mots... Bien sûr, il faut bien commencer un jour, et la première approche (latéralité), abordable quoique limitative comme tout raccourci pratique, demeure un passage obligé. Il faut aussi savoir à moment donné, remettre en question ses acquis et son petit confort, se challenger et titiller le risque, chaque fois un petit peu plus, pour appréhender et découvrir, pas à pas, de déclic en déclic, de nouvelles façons de surfer le bitume.

- ainsi donc, dès que vous vous sent(ir)ez globalement "à l'aise", efforcez-vous :

  • d'aller chercher un équilibre précaire et cyclique en portant alternativement votre poids vertical sur un pied puis sur l'autre, autrement dit cherchez à maîtriser l'équilibre absolu sur une seule jambe bien en rythme, ample et relâché (au contraire de haché et contracté).
  • votre corps, votre poids, ne doivent pas rester centraux (le défaut des défauts) mais participer de la motricité générale en basculant subtilement autour de l'axe de votre bassin : une règle-recette simple à observer et observable sur les bons patineurs, est de veiller (visualiser) en permanence à cet alignement géométrique clé : nez-menton-genou-pied ("NMGP") (les mains dans le dos sont une résultante structurelle de la conservation de ce parallépipédisme).
  • votre pied en fin de foulée ne doit pas s'éjecter vers l'extérieur mais s'arrêter net et revenir en arrière pour se replacer/se poser dynamiquement sous votre centre de gravité (vous pouvez vous entraîner à l’arrêt, en lui faisant décrire un arc de cercle ; les deux traces symétriques juxtaposées, forment un cœur), idéalement tout contre l’autre patin porteur (le genou en l'air, repointe contre le genou porteur) comme si vous rouliez sur un rail, un fil ou une ligne continue imaginaire. Votre cheville ne doit en aucun cas « casser » tout au long du poser (cela briserait le sacro-saint plan vertical NMGP-roues et de plus, dégénérerait en douleurs et complications tendino-articulaires malvenues).
  • si vous voulez apprêter et galber vos jambes, vos fessiers, vos lombaires, vos abdos et votre corps en général (puisqu'on patine avec tout le corps en définitive), adoptez une position (ré-)fléchie ("la chaise") qui va vous fatiguer et vous faire mal au début (vous aurez tendance à vous remettre debout) : mais une fois votre sangle musculaire formée et cette attitude intégrée comme un réflexe inné, vous constaterez une étonnante facilité à "survoler" l'asphalte indéfiniment. Erreur à ne pas commettre : se laisser pencher en avant par fatigue ou mimétisme = douleurs dorsales insupportables et gaspillage biomécanique ; le mieux dans cette situation, est encore de se redresser pour se soulager, tout en gardant, impérativement, les genoux fléchis (les cuisses sont dures et jouent leurs rôles d'amortisseurs/pistons naturels).
  • de vous réfréner dans votre enthousiasme ou votre envie de vitesse : s'essouffler ou se fatiguer au point de devoir « piocher » et revenir au point mort (en perdant au passage, le contrôle de tous ses alignements fondamentaux), est le signe d’une mauvaise gestion de son énergie, et cela négativise les bienfaits de votre séance ; visualisez votre squelette dans l’espace 3D et tenez la position idéale (Cf. le bloc référent de la chaise), veillez à la précision qualitative de vos gestes sans « appuyer » de trop sur vos patins (juste griffer le sol) ni chercher à rattraper/dépasser votre voisin : rien que ce secteur d'effort (le moindre et le plus vertueux en vérité), vous fera suer et travailler, abondamment mais sainement, et vous verrez que la performance viendra d’elle-même, en douceur, sans vous asphyxier (« se mettre dans le rouge") ni saturer votre organisme de toxines et autres radicaux libres...

- étant donné que la maîtrise s’acquiert à coup d’incidents pour ne pas dire d’accidents, et qu’il vous faudra tutoyer vos limites pour les dépasser, les protections c'est bien, le casque c'est mieux ; en espérant que vous n'ayez jamais à le vérifier, notamment dans...

- la mini descente au bout du tunnel de Bastille (Quais de Seine, rive droite, Paris) qui est idéale pour se tester et acquérir progressivement de l'assurance (spécial débutant(e)s) : mais gare aux mauvaises chutes (et aux pièges du faux bitume lisse)...! La peur, l'appréhension, c'est comme le vertige, ça fait tomber - mieux vaut en avant dans tous les cas -, mais ça s’apprivoise : ce n'est pas si dur de se forcer à maintenir une assise de sécurité bien parallèle, à la fois souple et rigide, avec laquelle vous n'aurez jamais rien à craindre. Des lunettes vous empêcheront de pleurer à cause du vent relatif ou d’une poussière ou d’un insecte, et de garder ainsi un champ de vigilance maximal (ne pas regarder ses pieds mais anticiper devant).

Voilà : c’est tout mais c'est déjà beaucoup !


 
 

Check-list pour les jours, ou les moments, où rien ne va plus (rappel des impairs les plus courants afin de corriger le tir) :

le haut du corps toujours au centre, les genoux pas fléchis, les épaules et le buste qui pivotent, les bras qui pendent et se détachent, les patins écartés, la cheville qui casse, le pied qui s’éjecte, le cœur qui accélère trop vite, le dos creusé, le regard baissé, les muscles trop crispés, le rythme saccadé…

Un seul truc à retenir : NMGP (+ fluide et relax dans l'effort) !

Excellente glisse...





 

Publié dans Techniques

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